ce que j’ai appris en visitant l’écosystème startup au Danemark

j’ai pris part à une délégation au Danemark en septembre dernier, notamment pour assister à l’événement TechBBQ. cette délégation, organisée par LOJIQ (merci!), rassemblait une dizaine de personnes qui représentaient des organismes de soutien en entrepreneuriat et quatre fondateur.trice.s de startups.

lors de cette expérience, j’ai tissé des liens, mais j’ai aussi découvert que ma perception initiale du pays était un peu différente de la réalité, surtout sur le plan du développement de l’écosystème entrepreneurial.

à la découverte d’un pays complexe et inspirant

le Danemark s’est avéré être un lieu plus complexe et nuancé que ce que nous avions pu imaginer. Cette première leçon nous a poussés à explorer davantage ce pays. ce « nous », c’est Guillaume Campeau et Théo Corboliou de La base entrepreneuriale HEC Montréal, Olivier Rivas, alors responsable chez Montréal International, Anabelle Dagenais de la Jeune chambre de commercer de Montréal (JCCM), Claire Bardin, qui fait aussi partie de la JCCM et fondatrice de Boréalie, ainsi que trois entrepreneur.e.s de La base; Charles Couture, fondateur de Off The Grid, Cindy Vaucher, co-fondatrice de Retournzy, et Dahlia Jiwan, co-fondatrice d’Élance.

l’une des caractéristiques marquantes du Danemark est son système d’éducation. suite à de nombreuses discussions sur place, nous avons été impressionnés par la manière dont ce système encourage l’apprentissage des valeurs pertinentes à une aventure entrepreneuriale dès un jeune âge, en mettant particulièrement l’accent sur la confiance en soi et la culture de l’échec. les jeunes Danois sont encouragés à prendre des risques, et même incités à poursuivre sur le chemin qui leur semble le bon pour eux-mêmes. cet encouragement leur permet de mieux apprendre de leurs erreurs, ce qui favorise le développement de compétences essentielles.

le Danemark se démarque également par son approche du soutien plutôt que de l’imposition. contrairement à certaines cultures, le pays ne cherche pas à dicter des choix aux enfants dans leur choix de carrière, mais à les accompagner dans leurs décisions. cette philosophie crée un environnement propice à l’entrepreneuriat et à l’innovation.

malgré son statut de pays parmi les plus heureux au monde, nous avons constaté que cette notion de bonheur ne se traduit pas nécessairement en une expérience plus heureuse pour les entrepreneurs. les structures et les défis auxquels ils sont confrontés, comme la gestion du temps de travail et la santé mentale, sont souvent similaires à d’autres régions.

une visite forte de rencontres sur l’écosystème startup

l’écosystème entrepreneurial danois présente des forces spécifiques en design et en développement durable. au lieu de vouloir créer des startups dans tous les domaines, le Danemark mise sur ces forces pour se démarquer.

une tendance notable que nous avons constatée est que le pays mise beaucoup sur la mise en valeur des données clés de son économie. ils sont arrivés à voir clairement le nombre de startups dans leur écosystème, qu’elles ont divisées selon des verticaux clairs, le tout orchestré par Digital Hub Danemark, qui a également travaillé fortement le secteur de la GovTech. cette numérisation des données offre ainsi de nouvelles opportunités pour les startups et les entreprises innovantes.

cependant, il existe des défis, notamment en ce qui concerne la diversité. il peut être difficile d’atteindre une véritable diversité au sein de l’écosystème danois, et les entreprises étrangères peuvent également rencontrer des obstacles lorsqu’elles cherchent à s’intégrer.

au cours de notre séjour, nous avons rencontré divers acteurs de l’écosystème, notamment la Chambre de Commerce Franco-Danoise et le Danish Startup Group, qui est un organisme composé de bénévoles qui bâtissent une communauté entrepreneuriale forte.

de plus, nous étions sur place pour assister à l’événement TechBBQ, l’événement central de l’écosystème startup scandinave. en plus d’avoir finalement trouvé un véritable BBQ sur place, j’en retiens de très intéressantes conférences et de nombreuses activités pour réseauter. j’ai notamment assisté à une discussion d’un panel sur la création de réseaux entre les universités pour faciliter la valorisation de la propriété intellectuelle.

un autre moment particulièrement fort était le concours de pitch, où nous avons assisté à un pitch qui rythmait du début à la fin et la victoire d’un jeune entrepreneur ukrainien qui nous présentait sa solution pour localiser les mines terrestres. ça nous a rappelé que la guerre, en Europe, n’est pas très loin!

la valeur d’être en groupe pour découvrir

ce qui a été particulièrement enrichissant en tant que membre de cette délégation, c’est l’effet de cohorte. Le fait de partager le même hôtel, les repas et les déjeuners a renforcé notre compréhension des motivations de chaque organisation présente. cela nous a permis de développer des liens solides avec les acteurs locaux, facilitant nos conversations avec les organisations et les startups, notamment celles qui nous accompagnaient. les trois fondateurs et fondatrices de la délégation avaient des objectifs distincts allant de la prospection de clients à la comparaison des initiatives de diversité et d’équité, en passant par l’angle du développement durable.

en somme, notre expérience au Danemark nous a permis de remettre en question nos idées préconçues, d’explorer les particularités de l’écosystème entrepreneurial danois et de créer des liens précieux avec les acteurs locaux. cette expérience a enrichi ma compréhension de divers aspects nécessaires au développement d’un écosystème startup et nous a ouvert de nouvelles perspectives pour nos propres initiatives au Québec.

— Nicolas Delisle-Jubinville, Designer @ MAIN